#moiaussi #pasmoi #pascertaine #ausecours (20 octobre 2017 par karine)

Oct 20, 2017

 mentant

Nous assistons à un phénomène déstabilisant.

Des dizaines non, des  centaines de personnes dénoncent ce qu’elles cachent depuis si longtemps.

Des agressions sexuelles, des attouchements, des paroles crues des gestes obscènes.

Aujourd’hui encore j’ai mal à ma société. Cette même société qui s’indigne et qui s’offusque de quelques tabous. Qui affiche sa honte à parler de dépression, de cancers ou d’atteinte à la dignité.

Je suis allée marcher ce matin, et je me suis demandée ce qui se passait derrière chacune des portes de ces jolies chaumières. Je serais probablement déboussolée de découvrir tant de secrets. Vous aussi n’est-ce pas ? Peut-être auriez-vous peur de découvrir ce  vous cachez, à vous et aux autres.

On dirait que je comprends un peu mieux pourquoi il y a autant de rage, de déception, de frustration, de manque de motivation. Quand on traine un lourd bagage c’est impossible de vivre léger.

Je n’ai pas d’histoires personnelles à raconter, pas de roches à lancer. Mais si je retournais dans mon passé, j’oserais davantage fermer le clapet à quelques effrontés.

Et si je cherche un peu de beauté dans cette grande noirceur elle est ici dans ma décision de dénoncer, de mieux regarder et d’écouter.

Il est là notre grand pouvoir. Après tant de mois ou d’années à ne rien dénoncer, il est grand temps de se lever et de parler.

Je lis les commentaires sur Facebook. Encore des tonnes de femmes n’osent pas dire #MOIAUSSI. Je comprends cette grande crainte. On a du souvent vous dire de vous la fermer. Cette violence a modifiée votre ADN et détruit votre courage. Pire encore, vous devez encore penser que c’est un peu de votre faute. Mais ce n’est pas de votre faute.. Je vous envoie mes énergies pour retrouver cette force enfouie dans vos entrailles. La meute grossit, le prédateur faiblit. Je vous le  jure, il y en a une gang en file à la confesse pour expier leurs pêchers avant que le volcan ne rase leur vie. Abréger leurs souffrances et leur anxiété. Parlez, chuchoter, crier, verbaliser.

La société doit porter une grande part du blâme

Celle qui veut que tout soit parfait, bien droit, structuré, étincelant. Celle qui refuse qu’on dévoile que le jupon dépasse, que ça ne marche pas, que cela ne fait plus de sens.  Celle qui choisit les profits plutôt que les valeurs humaines. Vraiment ? en 2017 c’est là qu’on est rendu ? 

C’est une décision personnelle et collective qui sera prise aujourd’hui, là, maintenant. Vous – toi- moi. Que ferons-nous la prochaine fois ? La prochaine souffrance, la prochaine traitrise, le prochain tabou? Allons-nous arrêter de respirer ? Fermer les yeux ? Détourner le regard ? Ou allons-nous nous humaniser, réintégrer notre corps et replacer notre âme vis- à-vis notre cœur ? À trop vouloir plaire et rentrer dans le cadre on en a oublié l’essentiel. SOI.  Déconnectez-vous du paraître et connectez-vous à votre étoile intérieure. Cette petite voix qui vous dicte le bon chemin. Cette petite voix qui crie que la vie ce n’est pas cela.

Je me croise les doigts ce que je souhaite le plus c’est qu’à partir de maintenant nous modifierons nos comportements. Nous parlerons, nous dénoncerons.

Parce que dans le fond, la société c’est un peu nous. Toi, moi, eux, nous.

Je ne peux pas avoir un grand impact avec quelques mots sur un blogue.

Le plus grand impact que je peux avoir dans ma vie c’est de protéger mon territoire et d’en assumer sa protection. Même au risque de déplaire.

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