Le pinball, la conscience et les rôles que nous jouons

conscience rôles May 07, 2019

  

La semaine dernière, j’ai raconté à quel point j’avais l’impression que l’univers jouait avec moi, que j’étais constamment dans une partie d’échecs avec l’univers, et qu’il veut que je gagne.

Tu sais quoi ? Je ne gagne pas toujours à ce jeu-là. Des fois, je perds, mais ce qui est bien, c’est qu’après ce n’est pas « oh tu as perdu, c’est fini », c’est plutôt « le match est fini, on recommence, on replace les pions. » 

Ce n’est pas parce qu’on a perdu une fois que c’est perdu à tout jamais. 

Combien de fois, as-tu perdu dans la vie et as-tu refusé de faire une nouvelle partie ?

Combien de fois, as-tu renoncé à jouer encore parce que tu avais perdu ? 

Pour moi, j’ai l’impression que la conscience, c’est comme une partie de machine à boule (pinball). La conscience, c’est la boule que je tire puis que je lance dans le jeu. Mais la boule, elle ne s’en va pas faire un jeu bien tranquille, et elle fait ping ping ping. En fait, elle se promène partout dans ma tête pour voir : c’est quoi ma bonne réponse, comment je vais faire le plus de points possible ? Ça pour moi, c’est l’image précise de ma conscience actuellement. Ping ping ping. Je ne suis pas juste dans l’être, je suis dans la réflexion qui précède l’être. Je m’observe. Des fois, c’est comme « quéssé ça ? Est-ce que c’est l’ego ? Le mental ? Pourquoi est-ce que je réagis comme ça ? » 

 

Ces rôles que nous laissons nous définir

Je vais faire un autre lien. Une personne est venue dans mon bureau, elle est directrice des ressources humaines dans une grande entreprise. Elle m’a dit : « quand les gens me demandent ce que je fais dans la vie, je ne dis plus que je suis directrice de cette entreprise-là. Je dis que je suis en ressources humaines à cette entreprise-là, parce que pour moi, être directrice, ce n’est qu’un rôle parmi tous ceux que j’ai dans cette vie. Je ne m’identifie pas exclusivement à ce rôle ». 

Elle emploie le mot rôle, mot qui m’a beaucoup fait réagir positivement. Ce n’est qu’un rôle que je joue. Combien de fois nous sommes-nous définis selon un seul de nos rôles ? Une mère de famille, la maladie que nous avons, un titre professionnel. Comme si un seul de ces rôles était nettement supérieur à tous les autres, nettement supérieur à notre être. 

Ce rôle-là, je ne veux pas être que ça. Je ne me définis pas comme ça. Si on était prêt à enlever nos masques, à baisser nos barrières, à arrêter de nous définir comme étant dans un rôle, arrêter de définir ce métier comme étant beaucoup plus important que notre être. 

Peu de temps après la naissance de mon premier garçon, j’ai eu une période difficile. Un peu comme une dépression post-partum. Je me suis rendu compte avec du recul que je ne m’étais identifiée qu’au rôle de journaliste, de lectrice de nouvelles. Moi, je ne faisais que de la télé. J’étais une lectrice de nouvelles où chaque jour, on me disait que je faisais du bon travail, que j’étais belle, que j’étais bonne, que j’étais bien habillée, etc. Il y avait de l’interaction, les gens m’appréciaient. Du jour au lendemain après mon accouchement, je me suis retrouvée avec un bébé dans une maison où les armoires ne me complimentaient pas. C’est donc dire que j’étais tellement identifiée à mon rôle de lectrice de nouvelles, que j’avais complètement perdu le sens de mon être. Je n’étais pas Karine. 

Alors ça, c’est jouer des rôles, et c’est ce qui nous joue des tours bien souvent parce qu’on est complètement détachés de notre être. 

Je sais que je n’étais pas en dépression post-partum, j’étais dans mon rôle et je ne pouvais pas me détacher de cette identité-là de lectrice de nouvelles et ma seule valorisation était tous les compliments que j’avais quand j’étais au travail. 

Comme j’aurais aimé à cette époque-là que quelqu’un me dise : est-ce que ça t’appartient ? Retour à l’expéditeur

Pose-toi des questions : « Est-ce que je joue un rôle dans cette situation ? Et si j’étais vraiment moi dans cette situation, qu’est-ce que je choisirais ? » 

Tu es dans ton rôle de parents, d’artiste, d’entrepreneur, d’infirmière, dans le rôle, peut-être, d’une personne qui souffre d’une maladie et qui pense qu’elle doit se plaindre, ou agir en victime, ou pas. Je n’ai pas de jugement là-dessus. Tu joues un rôle. Tu te dis : « je suis comme ça, je vais réagir comme ça. » 

 

Il y a toujours du nouveau à apprendre

Je relis souvent le livre Sois-toi et change le monde. Je crois que c’est ma 3e lecture complète. Souvent aussi, j’ouvre une page au hasard. Chaque fois, je trouve des perles absolument extraordinaires. Avec mes clients des deux premières cohortes E3, avec le cheminement qu’on a fait, on a enlevé plein de couches à travers les différents coachings, les différentes façons de penser, et quand on relit le livre, c’est comme « waouh, ok je n’avais pas compris ça comme ça ». 

Voici quelques phrases que j’ai prises à la page 79 de Sois toi et change le monde.

Qu’est-ce que je pourrais choisir d’autre, si je faisais le choix de ne pas jouer ce rôle-là maintenant ? Tout ce qui ne permet pas à ça de se produire, voulez-vous détruire et décréer ? POC POD. 

Qu’est-ce que je pourrais choisir d’autre si je faisais le choix de ne pas jouer ce rôle-là maintenant ? 

Si les options étaient bien plus vastes que tout ce que j’ai considéré dans le passé, qu’est-ce que je choisirais ? Tout ce qui ne permet pas à cela de se produire, voulez-vous le détruire et le décréer ? 

Si je pouvais choisir ce que je voulais, qu’est-ce que je choisirais ? 

Si je pouvais totalement choisir ce que je voulais, qu’est-ce que je choisirais ? Tout ce qui ne permet pas cela, voulez-vous le détruire et le décréer fois un dieuliard ? POC POD. 

Si j’avais une baguette magique et que je pouvais créer ce que je voulais, comment est-ce que j’aimerais que cela se produise ? Et puis utilise ta baguette magique et POC POD. 

Qu’est-ce que ça prendrait pour que toi aussi tu puisses continuer à faire de puissantes découvertes sur toi-même ?

  

Propos recueillis par Sylvie Dolbec