Est-ce que vous vous racontez des histoires ?

changer choix histoire Mar 26, 2019

L’histoire des jumeaux

J’ai entendu cette histoire, il y a longtemps, je ne me souviens plus trop où. Vous la connaissez peut-être ? 

Il était une fois des jumeaux. Des vrais, identiques. Leurs deux parents étaient alcooliques, avec un papa violent et une maman qui ne s’occupait pas beaucoup d’eux. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils ont eu une enfance difficile. 

À 30 ans, il y en a un qui était en prison. Il avait suivi les traces de ses parents : il était alcoolique et violent. Le deuxième avait un bon travail, une vie heureuse avec sa femme et ses deux enfants. 

On leur a posé la question, à l’un dans sa prison et à l’autre dans sa maison : « Pourquoi en êtes-vous arrivé là ? » Les deux ont répondu exactement la même chose : « Mais qui voulez-vous que je devienne d’autre avec les parents que j’ai eus ? C’est normal. » 

Même histoire, deux résultats complètement différents. Le premier jumeau est resté pris avec son histoire et n’a pas su voir toutes les autres possibilités. Le deuxième a su passer par-dessus son histoire et en écrire une nouvelle. 

 

S’accrocher à son histoire

Ça vous arrive parfois de rester pris dans votre histoire ? Souvent peut-être ? Ça nous arrive tous à un moment ou à un autre. Le pire, c’est que souvent on ne s’en rend même pas compte. On est dans notre histoire, on la répète, on l’étire, on la met à toutes les sauces. On a l’impression que notre futur doit s’accorder avec notre passé. 

Combien d’histoires, a-t-on racontées en lien avec notre passé ? Combien d’histoires a-t-on achetées ? Combien de fois nous sommes-nous dit que parce que notre passé était de telle façon, notre futur ne pouvait pas être autre chose que… ? À force de raconter cette histoire, de le dire encore et encore, on lui donne du poids ; on la rend significative. Combien d’histoires, a-t-on a rendu significatives parce qu’on s’enfermait dans notre passé ? 

Pourtant, notre futur est un choix. La vie est toujours un choix. Si je fais un choix différent, j’aurai des résultats différents. 

Si vous le décidez, vous pouvez choisir d’être attentif et de prendre conscience des moments où vous vous mettez des barrières. Et quand vous en prenez, vous pouvez choisir autre chose. 

Qui pouvez-vous être pour vous permettre de faire d’autres choix avec facilité, joie et aisance ?

 

Quelle est la valeur de raconter son histoire ?

À quoi servent les histoires que racontent les gens ? On peut vouloir se faire plaindre, se faire admirer montrer à quel point on est hot, flatter son ego. Souvent elles servent à maintenir leur état de victime et justifier les choix qu’ils ont faits plutôt que de reconnaître qu’ils ont fait des choix. Vous n’avez pas besoin d’avoir une raison pour quoi que ce soit, vous le choisissez simplement. 

Les histoires sont les justifications des limitations que les gens choisissent comme s’ils n’avaient pas d’autre choix que de choisir ça. Une histoire, c’est juste une histoire. Ce n’est pas une réalité, ce n’est pas une vérité, cela ne veut rien dire. Une histoire, c’est comment vous justifiez les limitations de votre vie et de votre réalité. Il s’agit du « parce que… » du « j’aimerais le faire, mais… » du « ce n’est vraiment pas possible pour moi de le faire parce que… ». C’est le genre de phrases que les gens utilisent pour justifier ce qu’ils n’ont pas ou ce qu’ils ne font pas dans leur vie. 

Posez-vous la question : « Quelle est la valeur de raconter encore cette histoire-là. Quelle est la valeur de maintenir cette histoire-là en place. » Si la valeur ne vous convient plus, changez d’histoire. 

 

Est-ce que ça vaut encore la peine?

On peut se demander si ça vaut encore la peine de trimbaler cette histoire-là, de la ramener tout le temps. C’est quoi la valeur de la raconter encore ? Parce que oui, il y a peut-être une valeur. C’est peut-être requis et essentiel de se baser sur son passé pour choisir son futur, ce n’est pas ça que je remets en doute. Je ne vous dis pas d’arrêter de raconter vos histoires, mais juste de vous poser des questions : « Est-ce que ça a encore de la valeur de raconter ça ? Est-ce que ça me soulage d’encore de raconter ça ? Quoi d’autre est possible, et qu’est-ce qui est requis ? » Ou « comment puis-je le changer ? Et si le fait d’avoir vécu cet événement-là m’a permis de construire quelque chose d’encore plus grand ? » 

Êtes-vous prêts à ne plus vous laisser freiner par votre histoire ? À vivre dans le moment présent et à changer votre destin et votre futur à tout jamais ? Quel choix est disponible maintenant pour que vous puissiez passer par-dessus votre histoire et en écrire une nouvelle, sans référence au passé ? 

Ce n’est pas important que ton histoire soit positive ou négative. Quand vous êtes dans votre histoire, vous racontez une histoire, qu’elle soit belle ou pas belle, c’est une histoire quand même. 

Vous allez me dire « on va se mettre à raconter quoi ? » et vous avez bien raison. Parfois, je me dis « mon Dieu, je n’ai presque plus rien à raconter », pourtant, je suis assez verbomoteur. Mais de plus en plus, je me questionne. Peu importe l’histoire, même quand je parle de la dépression en conférence comme je l’ai longtemps fait, je me demande s’il y a encore une valeur à raconter cette histoire-là. Pour moi il commence à y en avoir moins. 

 

Et si on changeait notre histoire?

Combien de fois avez-vous cru, avez-vous acheté le mensonge qu’il était nécessaire de raconter une histoire ? Demandez-vous maintenant : « Quel choix ai-je ? Quelle glorieuse et joyeuse aventure vais-je vivre aujourd’hui ? » La vie, c’est un beau et grand jeu. 

Prenez conscience de toutes les autres possibilités. Prenez conscience qu’on a toujours le choix. Et prenez conscience qu’on peut nous-mêmes être notre outil de guérison. 

Qui puis-je être pour me permettre de choisir la guérison ? Qui puis-je être pour me permettre de choisir ce qui est requis ? Qui puis-je être pour me permettre d’avancer et de ne plus raconter l’histoire ? Qui puis-je être pour laisser la place à la conscience ?