Dans la vie, tu te freines ou tu avances à ta vitesse?

Est-ce que tu sais à quel point j’aime jouer avec mon corps, à quel point c’est important pour moi de prendre le temps de connecter, d’être en mouvement en action, de solliciter chacun des muscles de mon corps et de pouvoir aussi aller chercher encore plus d’amplitude avec mes poumons, avec ma respiration. 

Je suis allé jouer dans la montagne ici à Tremblant. Je suis allée jusqu’au sommet et j’ai redescendu et je me suis rendu compte de quelque chose. Une belle prise de conscience, pendant que je faisais cette activité de marche en montagne. 

À la montée, c’est assez abrupt, c’est assez difficile physiquement, c’est essoufflant, alléluia. C’est amusant comme expérience. Et à la descente, ça prend moins de temps, mais c’est beaucoup plus difficile physiquement parce que tu es toujours en train de te freiner. Il fallait que je me tienne par en arrière et que je puisse restreindre mon mouvement, ça donne beaucoup de coups et c’est là que j’ai eu la prise de conscience : 

Combien d’énergie est-ce que je mets dans une journée à me freiner, à me retenir ? 

J’ai envie de te poser la même question : combien d’énergie prends-tu dans une journée ou dans dix minutes ou dans une semaine, dans un mois ou dans une année pour te freiner, pour éviter d’aller trop vite ? Ou peut-être même éviter de dépasser les autres, d’aller plus vite que ce que ton chum est capable de faire, ou que ce que ta femme est capable de faire, ta conjointe ou encore tes parents sont capables de faire. 

On passe notre temps à se retenir d’être nous. Et si on activait la machine et si on lâchait le frein ? Et si on se permettait d’aller à la vitesse qui est la nôtre ? Il n’y a pas de déterminant là-dessus. Juste aller à la vitesse qui est la tienne. C’est peut-être plus vite ou moins vite, on s’en fout éperdument. 

Si tu allais à ta vitesse. Comment serait ta vie ?

Propos recueillis par Sylvie Dolbec
Photo : Leon Macapagal